Situation de marché de la filière viticole

Interview des deux auteurs de l’étude présentée lors du dernier Conseil d’Administration

Lors du dernier Conseil d’Administration des VIgnerons Indépendants de France, le consultant Fabrice Chaudier était venu présenter l’étude réalisée avec le professeur d’économie Jean-Marie Cardebat sur le marché du vin.

Ces deux chercheurs ont été interviewé par Vitisphère sur la situation économique et les solutions possibles.

L’arrachage massif, souvent présenté comme le remède à la crise de surproduction, est une solution contestée par l'économiste Jean-Marie Cardebat et le consultant Fabrice Chaudier.

Ils estiment que cette approche, largement discutée au sein de la filière viticole, pourrait avoir des effets négatifs à long terme.

M. Cardebat souligne que l'arrachage, en réduisant l'offre, risque de diminuer également la consommation de vin, créant ainsi un cercle vicieux où la baisse de production engendre une baisse de la demande.

Il argue que le problème de la surproduction est en partie conjoncturel, lié à des facteurs économiques et sanitaires récents, et qu'une approche plus nuancée est nécessaire avant de recourir à des mesures aussi drastiques.

Fabrice Chaudier, de son côté, critique l'idée d'une stratégie viticole française basée uniquement sur l'ajustement de l'offre par l'arrachage, notant que d'autres pays continuent de planter des vignes pour maintenir ou accroître leur part de marché.

Il met en avant l'importance de la qualité et de l'innovation pour revitaliser la demande, tout en soulignant la difficulté émotionnelle et économique pour les viticulteurs de renoncer à leurs terres.

Les deux experts appellent à une analyse plus approfondie des causes de la crise actuelle, et à la mise en place de stratégies diversifiées pour relancer la consommation de vin.

Ils préconisent des solutions alternatives telles que le soutien à la transition qualitative, l'amélioration des techniques de commercialisation, et l'accompagnement personnalisé des viticulteurs en difficultés.

Alors que les projections pour 2025 restent incertaines, ils insistent sur la nécessité d'une action innovante pour répondre aux défis structurels de la viticulture française.

MM. Cardebat et Chaudier voient l'année 2024 comme celle de la prise de conscience, tandis que 2025 devra être celle de l'action, marquée par des innovations sur les produits, le packaging, et la relation client, afin de redonner de l'élan à un secteur en pleine mutation.

Cette analyse montre le besoin de continuer à militer pour obtenir des aides d’accompagnement pour les vignerons, que ce soit pour investir ou pour commercialiser leurs produits.

Vous trouverez l’interview complète ici.

le 27.08.24 à 07:11
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